Dans cette rubrique, nous vous proposons de découvrir ce qui se cache derrière les termes propres au cinéma, leur origine, leur sens, leur histoire petite ou grande.
Stratégie commerciale, intérêt narratif… Il est devenu très courant au cinéma, comme ailleurs, de concevoir des films liés à d’autres films. Ainsi en vient-on à ne plus se contenter de parler de “suites”, “aventures” ou inscriptions dans un “univers” et plutôt à recourir à une kyrielle de termes : prequel, sequel, midquel, interquel, sidequel... mais aussi spin-off pour désigner les différentes parties de ces ensembles.
Un spin-off (littéralement, en anglais, un “produit dérivé” ou un “sous-produit”) est, en économie, une technique d’exploitation particulière d’un produit phare. A partir du support d’un produit, on crée un autre produit de premier plan.
Quand la technique s’applique à une oeuvre, par exemple au cinéma, un spin-off est donc également une oeuvre. Elle reprend des personnages ou un univers et propose une histoire inédite mais indépendante.
Rien à voir avec ce qu’on appelle les “goodies”, ces divers petits objets conçus dans d’autres matériaux et pour d’autres usages à partir d’un produit ou d’une oeuvre de premier plan. Rien à voir non plus, au cinéma, avec les prequel et sequel, les midquel et interquel ou encore les sidequels, ces films développant ensemble une seule et même histoire.
Au cinéma, un spin-off peut être développé à partir d’un film, d’une série TV ou d’un ensemble de films (trilogie, …) et prendre l’une ou l’autre de ces formes. L’intérêt de créer un spin-off peut être de faire vivre plus longtemps des personnages dans les têtes et les cœurs, qu’ils aient un rôle de premier plan ou non, sans s’embarrasser des films existants.
La série TV Friends, par exemple, raconte les aventures de jeunes actifs vivant entres amis en colocation à New-York ; la série tv spin-off Joey, celles uniquement de Joey à un autre moment mal défini de sa vie, sans aucune explication sur l’absence des autres personnages.
Dans l’ensemble de films Les animaux fantastiques, spin-off de l’ensemble de films Harry Potter, on suit cette fois le destin de Norbert Dragonneau, magizoologiste réduit jusque là à une couverture de manuel scolaire de magie, en compagnie de personnages bien visibles dans l’ensemble Harry Potter qu’il n’est pas besoin de connaître en amont.
Ou bien l’intérêt peut être de continuer à explorer un univers sans entremêler les histoires au point de donner des maux de tête aux scénaristes et aux spectateurs. Dans ce cas-là, on parle de franchise. C’est le cas de deux ensembles de films de l’univers Star Trek, le premier cycle (1979-1991) suivant un équipage de navette spatiale, le second (1996-2002) un tout autre équipage.
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