En amont du Saint-Fons Jazz festival et du concert-dessiné inspiré de la BD Putain d’usine (Efix et Levaray, 2007), la lecture d'ouvrages sur le thème du travail dans la littérature s'imposait lors de la dernière séance des Rencontres littéraires !
Des récits, des romans de terroir, des polars... classiques ou contemporains... L'occasion également de découvrir quelques facettes de la littérature prolétarienne.
Profitez de la sélection proposée par les participantes des Rencontres littéraires pour vos prochaines lectures !
La lecture de Françoise
Lorraine connection de Dominique MANOTTI
A Pondange, en Lorraine, l'usine du groupe coréen Daewoo fabrique des tubes cathodiques. C'est la seule source d'emplois dans cette ancienne région sidérurgique complètement sinistrée, alors personne n'est très regardant sur les conditions de travail des ouvriers. Jusqu'au jour où une révolte éclate. C'est le drame, l'usine prend feu. Mais cet incendie est-il vraiment accidentel ?
Mon avis
Dominique Manotti est née en 1942, elle est historienne et écrit des romans policiers ancrés dans des contextes socio-politiques.
Thriler passionnant, complexe.
La lecture d'Yvette
Le chemin des larmes de Christian LABORIE
Il s'agit d'une épopée sur des constructeurs de voies ferrées et en particulier, sur la voie des Cent tunnels d’Alès à Brioude. Ruben vit avec ses parents paysans huguenots, il a un grand frère et une grande sœur. Les parents recueillent une fillette, Marie. Ruben devient terrassier sur la ligne Paris-Lyon-Méditerranée. Une relation amoureuse se noue entre Marie et Ruben.
Mon avis
Le roman se passe en 1860 sous Napoléon. La iberté syndicale est acquise en 1884.
Livre très intéressant.
Les lectures de Corinne
Travaux de Georges NAVEL
Ce livre est un témoignage sur la condition ouvrière, où l’auteur rend compte de ses métiers multiples et de ses épreuves, de son expérience et de ses aspirations. Chaque chapitre correspond à la description d'un métier différent.
Mon avis
Travaux appartient à la littérature prolétarienne des années 1960. La nature et le beau tiennent une place importante pour échapper à la réalité du travail. L'auteur s'évertue à vivre le moment présent.
Récit très agréable à lire.
Le cœur blanc de Catherine POULAIN
Dans ce village où l'a menée son errance, quelque part en Provence, Rosalyn est une saisonnière parmi d'autres. Travailler dans les champs jusqu'à l'épuisement ; résister au désir des hommes, et parfois y céder ; répondre à leur violence ; s'abrutir d'alcool ; tout cela n'est rien à côté de ce qui l'attend. L'amitié – l'amour ? – d'une autre femme lui donne un moment le sentiment qu'un apaisement est possible. Mais ce n'est qu'une illusion.
Mon avis
Rosalynd travaille dans des conditions très difficiles.
Roman qui se lit bien mais dur et violent.
Le dynamiteur de Henning MANKELL
1911. Oskar Johansson a 23 ans. Dynamiteur, il participe au percement d'un tunnel ferroviaire et manipule des explosifs pour fragmenter la roche. Mutilé à la suite d'un grave accident du travail, il reprendra pourtant son ancien métier, se mariera, aura trois enfants, adhérera aux idéaux socialistes puis communistes. Au soir de sa vie, il partagera son temps entre la ville et un cabanon de fortune sur une île aux confins de l'archipel suédois.
Mon avis
Il s'agit du premier roman de Mankell, écrit à 25 ans. Le personnage ne se plaint jamais.
Cet hommage à la classe ouvrière est très bien écrit. A lire !
Intermittence d’Andrea CAMILLERI
La Manuelli est l’une des plus grandes entreprises d’Italie. Entre ses dirigeants, c’est la guerre. À l’occasion de la fermeture de plusieurs usines, ils s’affrontent : le vieux Manuelli, père fondateur, son fils Beppo qu’il méprise, De Blasi, directeur de la société et requin impitoyable, sa secrétaire Anna, amoureuse d’un gigolo, un sous-secrétaire d’État avide et bigot, des ouvriers en grève et des hommes de main sans scrupules…
Mon avis
Andrea Camilleri est un auteur sicilien. Le roman porte sur le pouvoir en entreprise. C'est un thriller. Croustillant !
La lecture d'Helga
Le quai de Ouistreham de Florence AUBENAS
En 2009, Florence Aubenas part pour Caen et s'inscrit au chômage sans révéler qu'elle est journaliste. A Pôle Emploi, on lui propose de saisir sa chance : devenir agent de propreté dans des entreprises. Le Quai de Ouistreham est le récit saisissant de cette plongée dans le monde de la précarité. Un monde où on ne trouve plus d'emploi, mais des "heures".
Mon avis
L’auteure a mené une enquête pendant 6 mois.
Le livre est intéressant mais je n'ai pas été emballée par cette lecture.
La lecture de Jeannine O.
Les ventres jaunes de Jean ANGLADE
Hommes au savoir-faire unique, les Ventres jaunes ont donné à la coutellerie de Thiers sa noblesse et sa renommée internationale. Maurice Pitelet, dit Tchoucossa, appartient à cette communauté joyeuse d'artisans auvergnats. Père comblé, il souhaite transmettre le flambeau à l'un de ses fils. De 1883 à 1911 s'égrènent les années laborieuses de la famille Pitelet avec ses coups d'éclat, ses drames, ses destinées imprévisibles.
Mon avis
L'histoire se passe à Thiers, pays du couteau, à la fin du XIXe siècle.
Le roman est intéressant, mais pas très facile à lire car le vocabulaire utilisé est très spécialisé.
La lecture de Jeannine D.
La ville noire de George SAND
Au " Trou-d'Enfer ", les usines de coutellerie et de papeterie usent le prolétariat. Mais un ouvrier habile et intelligent peut espérer quitter la vallée pour gagner la ville haute, là où la bourgeoisie coule des jours plus aisés. C'est le cas d'Etienne Lavoute, dit Sept-Epées, qui rêve de s'accomplir loin de la servitude des hauts fourneaux. Mais il doit composer avec l'amour qu'il porte à Tonine, car la jeune papetière n'a, elle, qu'un désir : soulager la misère des prolétaires.
Mon avis
La Ville noire est un des premiers romans du XIXe siècle à situer se saisir du monde du travail, avant Germinal, d'Emile Zola. Les personnages se marient, le livre se termine bien. Lecture intéressante.
La lecture de Juana
Otages de Nina BOURAOUI
Sylvie est une femme simple, sur qui on peut compter, une femme en apparence sans histoire, qui subit la violence du monde et qui étouffe depuis des années celle qu'elle porte en elle. Jusqu'à un jour de novembre où elle se révolte, commet une faute, choisit une voie condamnable par la justice et par la société. Le temps de cette révolte, Sylvie se sent enfin vivante, libre.
Mon avis
Sylvie est une femme dans le monde du travail qui se révolte contre la violence du monde.
Je n'ai pas aimé mais facile à lire !
La lecture de Maryse
Les insurrections singulières de Jeanne BENAMEUR
Antoine, 40 ans, ouvrier et fils d'ouvrier, après des errances, rejeté par la femme qu'il aime, en lutte à l'usine qui l'emploie, grande gueule mais pas militant, décide d'aller au Brésil, car l'usine délocalise dans ce pays, sur les traces d'un pionnier de la sidérurgie et pour y rencontrer les ouvriers brésiliens qui lui ont pris son travail. Il part avec un vieil ami de ses parents, plein de sagesse. Il y rencontrera l'amour avec une belle brésilienne.
Mon avis
Jeanne Benameur a rencontré les ouvriers d'Arecelor-Mittal et ceux de Godin de 2005 à 2006. Elle a souhaité leur donner la parole. L'écriture du roman reste agréable, les chapitres en forme quelquefois de poèmes sont originaux. Cependant le thème n'est abordé qu'en surface. Où sont les ouvriers, leurs luttes, leurs espoirs, leurs désespoirs, leurs craintes du chômage, du lendemain... ?
Je n'ai pas été touchée par l'histoire, pas d'émotion, déçue même.
La lecture de Roselyne
La centrale d'Elizabeth FILHOL
Le narrateur raconte son expérience comme employé dans des centrales nucléaires en France puisqu'il change de lieu régulièrement ce qui l'oblige à vivre dans une caravane avec un collègue. Il est sans famille et sans maison. On nous relate Tchernobyl, les incidents dans les centrales françaises et les intrusions des anti-nucléaires. On ressent une certaine peur de l'irradiation possible chez ces ouvriers mais aussi une fierté et même une addiction.
Mon avis
On a aussi affaire à un documentaire et alors difficile à comprendre trop technique !
Lecture intéressante malgré tout.