Élément hostile ou objet de contemplation ? Moyen de survivre ou espace de loisirs ? Le monde maritime n'a pas fini de fasciner les hommes...
Découvrez des romans, des récits et des auteurs qui n'ont pas hésité à braver les éléments pour vous faire voyager par leurs écrits !
Plongez-vous dans la sélection proposée par les participantes des Rencontres littéraires !
Les rochers de Poudre d’Or de Natacha APPANAH
Natacha Appanah est née en 1973 à l'Île Maurice, journaliste à Lyon depuis 1999. Elle a écrit 3 romans.
Le roman se passe en 1892 en Inde, alors colonie britannique, et fait le récit de l'esclavage des Indiens à l'île Maurice par les Anglais.
En toile de fond, ce sont des faits réels.
Le style est riche, précis, incisif et vrai.
J'ai aimé l'intérêt historique, la beauté des sentiments, la richesse des personnages, les paysages.
Petit livre de poche qui se lit facilement.
Cette nuit, la mer est noire de Florence ARTHAUD
La nuit du 29 au 30 octobre 2011, seule sur son voilier, Florence Arthaud tombe à l’eau au large du Cap Corse sans gilet de sauvetage. Elle pense que la mer va être son tombeau… Pendant de longues heures. Elle reste en vie grâce à une lampe frontale, un téléphone portable étanche, du réseau et sa mère qui veillait en pleine nuit.
Florence Arthaud nous livre ses souvenirs, ses sentiments, alors qu’elle se noyait.
Livre émouvant.
Soudain, seuls d'Isabelle AUTISSIER
J'ai d'abord pensé que ce roman ne serait qu'un récit. Celui d'une navigatrice. Un récit de ses aventures maritimes. Je connaissais très mal Isabelle Autissier. Quelle belle surprise ! Quel bonheur de lecture ! J'ai été conquise par le style, le talent d'écrivain de l'auteur, le roman. Une histoire qui nous prend, qui nous remue et ne nous lâche plus.
L'histoire : un couple amoureux, trente ans, part faire le tour du monde. Au cours de leur voyage les deux héros s'aventurent sur une île déserte entre Patagonie et le Cap Horn. Leur bateau est emporté par la tempête avec tous leurs bagages. Les deux jeunes gens se retrouvent au milieu des animaux ; manchots, otaries, éléphants de mer et rats. Ils vont lutter contre la faim, la fatigue, le froid, l'inconfort, l'épuisement.
Un voyage dans des conditions extrêmes.
Une très belle lecture, à lire absolument !
Le règne du vivant d’Alice FERNEY
Un journaliste norvégien s’embarque sur l’Arrowhead avec une poignée de militants s’opposant activement à la pêche illégale en zone protégée.
A leur tête, Magnus Wallace, figure héroïque et charismatique qui lutte avec des moyens dérisoires, mais un redoutable sens de la communication, contre le pillage organisé des richesses de la mer et le massacre de la faune.
Propos intéressant, écriture fluide, sujet passionné.
Ferait un très bon sujet pour un film, on est emporté par la curiosité, on veut en savoir plus sur Wallace. Ce personnage interroge notre propre rapport au massacre de la faune marine, notamment les baleines.
On ne peut pas rester indifférent, et on remet en cause notre mode de consommation.
Les graciées de Kiran Milwood HARGRAVE
L’autrice est anglaise et née en 1990. C'est une dramaturge, romancière et poétesse reconnue.
L'action se situe en 1617 au nord du cercle polaire en Norvège à Vardø, tout petit village. C'est au bord de la mer, une mer agitée, qu'affrontent tous les jours les pêcheurs. Cette année-là, une violente tempête s'abat sur le village noyant impitoyablement 40 hommes. Pendant quelques mois, les femmes s'organisent, bravant certains interdits et en particulier celui de la pêche. L’héroïne de cette histoire, c'est Maren : elle a perdu son père, son fiancé et son frère. A la maison ne restent que sa mère et Diinna, l'épouse enceinte de son frère, qui est une sami (tribu des 1ers habitants de ces territoires très attachés aux forces de la nature et qui pratiquent le chamanisme). Tout se gâte avec l'annonce et l'arrivée du délégué du gouverneur qui a pour mission de ramener les femmes dans le droit chemin de l'église et écarter tous ceux qui les en éloignent, en particulier les samis, considérés comme des sorciers.
C’est une histoire de superstitions, de petites rancœurs féminines, de procès en sorcellerie mais c'est surtout une superbe histoire d'amour.
Le style est agréable et sensible. On s'y croit. Un superbe roman ! Faites comme moi, plongez dedans !
D'ailleurs, les poissons n'ont pas de pieds de Jon Kalman Stefánsson
Jon Kalman Stefansson est né en 1967, c'est un romancier et un poète islandais.
Voilà un livre qui aurait tout pour être intéressant : de belles descriptions de l'Islande, avec la vie difficile des pêcheurs, une campagne désolée loin de tout, l'omniprésence d'une base américaine, une saga familiale qui traverse trois générations, une belle écriture... mais le style particulier de l'auteur fait que j'ai été perdue dans le déroulé même du livre.
Il y a deux personnages principaux : le narrateur, qui est également le meilleur ami d'Ari et Ari lui-même. Ari revient du Danemark après avoir quitté l'Islande suite à une rupture avec sa famille, rupture qu'il a voulue…Et qu'il regrette. Le livre fait des allers-retours incessants sur ces trois générations sans de réel rapport au temps. Ce livre est empreint de nostalgie, de tristesse, mais je n'ai pas réussi à le terminer. J'ai été perdue par une écriture qui fait énormément de digressions, de commentaires, de détails, où on ne sait pas qui parle, le narrateur, les personnages.
C'est une lecture trop laborieuse pour moi, et je ne ressens pas d'émotion. C'est dommage.
La légende de Loosewood Island d’Alexi ZENTNER
L’auteur invente une île imaginaire au large des côtes du Maine, revendiquée à la fois par les Etats-Unis et le Canada, et la légende attachée au premier occupant de cette île, Brumfitt Kings, peintre au talent reconnu dans le monde entier et pêcheur de homards, débarqué d’Irlande en 1720.
L’originalité du roman est que l’auteur donne la parole à Cordelia Kings, fille aînée des descendants du peintre. C’est une jeune femme au tempérament bien trempé dont la seule ambition est de diriger un homardier, comme son père Woodburry. L’héroïne se débat entre son désir de faire « un métier d’homme » et la totale soumission aux décisions du chef, son père, qui est malade et vieillissant.
L’aspect réaliste du roman, c’est la vie en en mer, dangereuse où les flots se déchaînent, le souvenir rémanent du petit frère décédé autrefois destiné à reprendre le flambeau. Ce sont aussi les conflits avec les pêcheurs du continent qui empiètent sur leur domaine de pêche ou qui s’adonnent au trafic de drogue mettant en danger la vie de la communauté en accord avec la nature.
Alexi Zentner parvient à nous captiver dans ce récit où se mêlent surnaturel et expériences humaines. Un livre où souffle un vent de féminisme…